JORRÍN,
Enrique (Candelaria 1925-La Havane 1987)
Miguel, le père de Enrique JORRÍN est clarinetiste amateur dans un orchestre de Candelaria et tout naturellement Enrique commence à étudier la musique. Il fait de véritables études,
incluant le violon, au Conservatoire de La Havane où la famille s'est installée en 1931 et s'essaye à la composition. Les premices de "Osiris" qui sera son premier danzón sont écrites dès 1938. |
Avec "ARCAÑO y sus MARAVILLAS", Enrique est en contact avec quelques-uns des meilleurs musiciens cubains qui sont en train de renouveler la musique populaire. C'est à cette source que s'alimente JORRÍN, jouant dans la seconde moitié des années quarante les danzones de ritmo nuevo et notamment ceux auxquels Orestes LÓPEZ incorpore un mambo. Enrique écrit pour la charanga de ARCAÑO plusieurs danzones, "Hilda", "Liceo del Pilar" et commence lui-même à introduire des innovations personnelles dans la dernière partie du danzón, perceptibles dans "Doña Olga", "Silver Star" Exploitant cette partie qui plait au public et, observant la difficulté qu'ont les danseurs avec les syncopes de la partie mambo du danzón de nuevo ritmo, JORRÍN crée ensuite des thèmes rythmiquement plus simples, en 2/4. |
Jorrín, premier violon à gauche, avec la formation de Antonio Arcaño. |
En 1949 sur ce principe il écrit "La Engañadora" . Il qualifie cette composition de mambo-rumba. C'est aussi à ce moment que Enrique quitte "ARCAÑO y sus MARAVILLAS" pour entrer dans la "ORQUESTA ÁMERICA" . Les difficultés pour faire jouer ses compositions sont telles qu'il n'hésite pas à offrir une quarantaine de celles-ci au jeune Rafael LAY qui souhaite les faire jouer par la "ORQUESTA ARAGÓN". C'est pourtant au sein de la "ORQUESTA AMÉRICA", qu'il fait connaître en 1953, "La Engañadora", dès lors considérée comme le premier Cha cha chá. |
JORRÍN poursuit dans cette voie et compose d'autres thèmes reprenant et développant les caractéristiques de "La Engañadora". Enrique modifie les accentuations qu'il place directement sur le temps avec une forte accentuation sur le quatrième temps assurée par la tumbadora. Le rôle du güiro de Gustavo TAMAYO devient prépondérant sur tous les temps du Cha cha chá. Le cinquillo caractéristique du danzón disparaît. Selon cette conception naissent à cette époque, "El tunel", "Nada para ti", "Me muero", "El alardoso" |
En 1954, Enrique qui pense que le directeur de l'orchestre, Ninón
MONDÉJAR est en train de lui dérober la paternité du Cha cha chá forme son propre orchestre. Il engage son frère Jesús, violoniste, Miguel O'FARRILL, flûtiste, "Tito"
GÓMEZ, pour le chant et, peu après, Rudy CALZADO.
Il apporte quelques modifications par rapport aux charangas habituelles. |
Jorrín et sa formation. Photographie Collection J. Jaramillo.
Alors que dans le même temps les charangas se passent
du chanteur qui commençait à faire de l'ombre aux directeurs des
groupes, JORRÍN offre dans le Cha cha chá
une partie vocale avec trois voix à l'unisson. Il utilise pour
assurer cette partie la voix des musiciens du groupe. Il part au Mexique avec sa formation. Les mexicains appréciant la trompette il en aligne trois dans son orchestre. En 1964 commence la plus grande tournée du groupe vers le Canada puis l'Afrique. L'orchestre emmène trois chanteurs: Francis NAPOLES, Regino TELLECHEA et Zenaida ELIZARDE. de même que le pianiste Guillermo RUBALCABA. Ils jouent en Algérie puis JORRÍN et ses musiciens partent pour l'Europe de l'Est.
En 1970 Enrique recrute deux musiciens d'exception pour sa charanga: Fabián GARCÍA, contrebassiste et le pianiste Rubén GONZÁLEZ. Peu à peu le Cha
cha chá perd de son audience. Enrique est contraint de jouer dans l'une des formations de l'Institut de la Radio et Television mais joue aussi dans les grands cabarets comme le Capri. Au cours des années quatre-vingt Enrique JORRÍN revient dans les studios pour réenregistrer, avec des arrangements plus
modernes, ses principaux succès. |
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